une approche symbolologique post moderne

Une approche socio anthropologique entre implication et distance


Concevoir et vivre toute situation existentielle comme une recherche-action

Se crée sous nos yeux, induit par les réseaux à la fois vecteurs et producteurs, et surtout accélérateurs, un régime sociétal placé sous le signe de la Trans culturalité. Elle procède d'un ensemble de transmutations constantes. Créatrice et jamais achevée, elle est irréversible, induisant des processus dans lesquels chacun peut échanger de façon non séparée et non exclusive. En émerge une réalité nouvelle en mosaïque, phénomène original et indépendant.

« Le message, c'est le réseau ».

Pour Castells, la maturation de l'ère informationnelle libère des potentialités, pénétrant tous les territoires et toutes les cultures quand le message devient le réseau lui-même. Flexibles, adaptables, de nouveaux modes d'organisation en naissent aux avantages extraordinaires. Ils prospèrent dans un environnement qui change très vite et leur caractère ludique vient en accroître l'efficacité communicationnelle. Les technologies de l'information et de la communication déploient flexibilité, adaptabilité et Internet la communication « de multitude à multitude [1]». Pour lui, la société en réseaux est loin d'être homogène car s'y croisent réseaux de production, de pouvoir et de vie en commun construisant une culture de la virtualité à travers des flux planétaires qui traversent espace et temps. S'ouvriraient donc sous nos yeux, potentiellement, de nouvelles voies au changement social quand s'affirment des identités autonomes reconstruisant d'autres systèmes de relations.

Ainsi la création des nouvelles communautés virtuelles réédifie le lien social en induisant de nouveaux temps et lieux de sociabilité, mais ceci se fait sur la base de liens faibles que Castells nomme «l'individualisme en réseaux». Elle transcende les distances et les époques en recourant à la dynamique mythologique.

Nous sommes maintenant en train de transférer notre conscience dans le monde numérique. Percevant le monde avec les technologies de la communication, nous voyons que ces technologies font désormais partie de notre conscience, laquelle construit le sens du réseau socio numérique, lequel s'impose comme une image fractale dans laquelle «chacun reflète le tout». Si nous nourrissons des sentiments confus vis-à-vis de nos artefacts, (l'homo sapiens est aussi homo faber), nous ne devons pas oublier que vivre avec des artefacts, c'est l'essence même de toute culture. Le langage y joue un rôle fondamental qui habite nos forums et communautés grâce auxquels nous pouvons entrer en syntonie, ce qui ouvre de fait la porte à l'échange symbolique.

La révolution actuelle que Vilem Flusser[1], nomme électro magnétique, connaît, un développement supplémentaire technologique des méthodes de l'imprimerie. Ainsi, les nouveaux écrivant n'utilisent plus l'alphabet mais des codes binaires plus simples, alors que se met en place un système culturel structurellement simple et fonctionnellement complexe. Quand les modèles binaires, digitaux illuminent les écrans, depuis les simples statistiques aux modèles complexes des théories totales, les textes alphanumériques sont renvoyés dans l'ombre et l'art computationnel commence à générer des modèles d'expérience qui sont en fait des images digitales transcodées depuis les textes alphanumériques.

[2]. Ainsi penser n'appartient plus à un langage parlé devenu visible. D'où le recours aux symboles, la voie royale de nos communications...

Nous vivons donc désormais des visages du temps dépassant les précédents dans la forme englobante de l'icône, «dressant contre les visages du temps le pouvoir de nous dresser contre la pourriture de la mort et du destin». Ils nous conduisent à une profonde et intuitive connaissance du processus créateur, de la vie en société[3].

Changement de conscience et de modes d'action, dynamiques sociales planétaires en ce début de millénaire, quand le centre est partout et que les effets culturels en sont innombrables[4]. C'est le thème de l'émergence développé par J-M. Besnier, alors même que la science et la technique modernes ont perdu l'idéal cartésien de maîtrise qui les définissait car voici que les utopies post humaines offrent la perspective du Tout Autre[5].

Et nous nous devons d'assumer une ontologie, de «nouvelles figures du pensable[6]» comme capacités de création, de vie fondée sur l'être, comme « surgissement permanent sortant d'un abîme sans fond », soit une autre façon de penser le monde proprement instituant.


[1] Flusser V., op.cit. chapitre Instruction.

[2] Durand G., Les structures anthropologiques de l'Imaginaire, Paris Dunod, 1969, p. 462 et 468

[3] Mac Luhan, op.cit. p. 164

[4] Ferguson, op. cit. p. 225

[5] Besnier J-M., Demain les post humains, op. cit. p.200

[6] Castoriadis C., Figures du pensable, Paris, Le Seuil, 1999, p 281 sq



[1] Castells Manuel, La Galaxie Internet, Fayard, 2002, p11.

[2] Stangi André, la Nature artificielle de l'Homme, in Technomagies, Les cahiers européens de l'Imaginaire, Février 2011, N° 3, CNRS éditions.


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